En français, par exemple, la structure
sujet-verbe-complément impose un cadre très rigide. En breton, au contraire, on
répond à la question posée en suivant la logique de la pensée, et la
construction de la phrase s’adapte avec une souplesse absolue. Cela donne par
exemple :
- Pelec’h out ganet ? (Où es-tu né ?). – E Brest on ganet (À Brest, je suis né).
- Pelec’h out ganet ? (Où es-tu né ?). – E Brest on ganet (À Brest, je suis né).
Autre aspect très amusant : en
breton, il est possible de fabriquer un verbe avec n’importe quel mot ou
expression. Ainsi, “paotreta” signifie draguer des garçons. Mais
“marc’hkaoc’ha” (de “marc’h”, cheval, et “kaoc’h”, crotte) qu’on pourrait traduire
par ramasser le crottin de cheval, peut donner kerzh da varc’hkaoc’ha («va te
faire voir ailleurs»). Autre spécificité, la verdeur de la langue pour parler de
choses qui seraient fort désobligeantes en français, notamment en ce qui
concerne le sexe. C’est vrai, les fameuses “mutations” ont mauvaise réputation.
Pourtant, elles s’imposent à l’oreille avec un certain naturel : au féminin, par
exemple, la première lettre d’un mot s’adoucit (“Mamm”, mère ; “ar vamm”, la mère).Signalons
en passant que la mer (“armor”) est masculin et le bateau (“ar vag”), féminin,
ce qui dénote une perception différente du rapport à cet élément chez les Bretons.
On l’aura compris, le premier atout de la langue bretonne est le plaisir que
ressentent ceux qui la parlent, à cause de sa souplesse, de sa créativité, de
son humour…
L’humanité n’évolue que grâce à la
diversité des points de vue. Or, aucune langue n’exclut l’apprentissage d’une autre.
Bien au contraire. Et tout prouve que la connaissance d’une langue “régionale”
en plus de la langue “nationale” et d’une ou plusieurs langues
“internationales” apporte un équilibre et le petit grain de sel qui fait la
différence en terme d’originalité, de tolérance et de curiosité.
■ 240
000 personnes parlent le breton (20 % de la population qui vit à l'ouest de la
ligne Paimpol-Vannes). Ils étaient 1200000 au début du XXe siècle.
■ Aujourd’hui, 64% des locuteurs ont plus de 60 ans.
■ Un bretonnant disparaît toutes les heures.
■ À ce jour, 50000 personnes utilisent la langue bretonne quotidiennement.
■ 80% des Bretons sont favorables à l’enseignement de la langue à l'école.
■ 12000 élèves suivent un enseignement en immersion (Diwan) ou bilingue (Éducation nationale ou catholique). La disparition du breton n’est pas une fatalité. D’autres pays ont sauvé des langues en plus mauvaise posture, sans parler de l’hébreu, qui était une langue morte. Mais il faut qu’existe la volonté politique de généraliser l’offre d’enseignement sur l’ensemble du territoire breton. L’État français s’y refuse toujours, au mépris des conventions internationales
■ Aujourd’hui, 64% des locuteurs ont plus de 60 ans.
■ Un bretonnant disparaît toutes les heures.
■ À ce jour, 50000 personnes utilisent la langue bretonne quotidiennement.
■ 80% des Bretons sont favorables à l’enseignement de la langue à l'école.
■ 12000 élèves suivent un enseignement en immersion (Diwan) ou bilingue (Éducation nationale ou catholique). La disparition du breton n’est pas une fatalité. D’autres pays ont sauvé des langues en plus mauvaise posture, sans parler de l’hébreu, qui était une langue morte. Mais il faut qu’existe la volonté politique de généraliser l’offre d’enseignement sur l’ensemble du territoire breton. L’État français s’y refuse toujours, au mépris des conventions internationales
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